Station d’expérimentation de la filière fruits et légumes en Nouvelle Aquitaine

Veille technique

Petits fruits bio : une demande croissante et des débouchés multiples

9 petits fruits bio pour site
La filière bio française, en progression de 17.6% représente aujourd’hui 4% du marché de l’alimentaire, 6.5% des surfaces, les fruits et légumes étant la catégorie bio la plus consommée. La production de petits fruits bio a représenté 600 ha en 2017, soit 3.5% des surfaces de fruits AB, souvent en petites surfaces correspondant à de la diversification (le fruit bio le plus consommé étant la pomme). La transformation des petits fruits en bio fait preuve également d’un grand dynamisme. Au cours de cette table ronde, ont été successivement abordés, le marché, l’offre et ses difficultés, ainsi que les axes de
l’interprofession. D’autres sujets ont été ensuite traités lors des échanges avec la salle.

1. LE MARCHE : quelle demande en petits fruits ?
- Une forte demande, croissante (raisonné, mais en croissance depuis 7/8 ans selon M.Delhommeau, explosion de la demande selon G.Lebrun), mais pas assez d’offre au niveau français, manque de matières premières (G.Lebrun, M.Delhommeau, JM.Peard). Complément d’info par la salle (C.Frances, producteur Monts du Velay) : vente de fruits à un transformateur local pour des framboises déclassées (7€/kg) qui aurait besoin de 25 tonnes de framboise alors que les producteurs ne peuvent en fournir que 8 tonnes.
- Demande pour une origine France (G.Lebrun), locale et bio (JM.Peard : volonté de produire localement et en bio en élevage laitier, et donc besoin de matières premières locales et bio pour produire ses yaourts sur lit de fruits… mais c’est difficile en petits fruits), besoin de produits sains (C.Guillemot : bio, mais aussi sans gélifiants… pour les purées de fruits servant de matières premières pour le marché du snacking).
2. L’OFFRE et ses difficultés
- Les aléas climatiques : réchauffement climatique avec des phénomènes météorologiques extrêmes et notamment problème de gel tardif de plus en plus fréquent. T.Filippi : sur les 8 dernières années, 5 années de gel. Ex.2017 : -7°C pendant 3 nuits sur la 2ème quinzaine d’avril avec pour conséquence une chute de production de 50%. D’où la logique de diversification variétale mise en place chez lui.
- D.suzukii (T.Filippi, M.Delhommeau) : peu de solutions pour le moment, arrêt de certaines productions pour se concentrer sur le début de saison, utilisation de petits filets (M.Delhommeau), utilisation de pièges à vinaigre et cueillette au stade de récolte optimal (T.Filippi). Sur cet aspect, les producteurs sont en demande de recherche.
- Problème de main d’œuvre : mécanisation de la récolte sur cassis et framboise avec machine à vendanger adaptée, et arrêt des producteurs n’ayant pas mécanisé (M.Delhommeau).
- Enjeu de traçabilité
- Qualité du fruit (JM.Peard : meilleurs résultats avec des fruits congelés à bonne maturité qu’avec des fruits en surmaturité provenant d’un déclassement de produit frais)
- Coût ? JM.Peard achète les préparations de fruits autour de 5€/kg (attention, préparation incluant 50% de sucre) : est-ce viable ? peut-on assurer le surcoût engendré par le fait de se fournir localement ?
3. Les AXES DE TRAVAIL
- Volumes plus importants (JM.Peard), travail à faire au niveau de l’interprofession : inciter les producteurs à produire des fruits rouges (M.Delhommeau).
- Positionnement et coût du produit : concurrence avec Espagne et Italie (liée notamment à charge de main d’œuvre plus élevée en France) qui impacte sur le coût final et donc sur le positionnement du produit (M.Delhommeau). Complément d’info suite à une question de la salle (producteur) s’inquiétant sur la concurrence avec l’Espagne : va-t-on pouvoir vendre les petits fruits à un prix juste ?
- M.Delhommeau : oui
- C.Guillemot : « l’idée par rapport au prix final, c’est de faire percevoir au consommateur que la proximité et le fait d’avoir un produit de qualité a un coût : positionnement premium »
- Travaux de recherche : D.suzukii, désherbage, ressources en eau (M.Delhommeau). « Plus il y aura de producteurs, plus on trouvera des solutions aux verrous techniques »
4. Autres sujets abordés lors des échanges avec la salle
- Marché du fruit frais non abordé : T.Filippi : réelle demande / M.Delhommeau : pour les petits fruits (sauf fraise), la demande est plus importante en industrie qu’en frais.
- Les intérêts à s’installer en bio par rapport au conventionnel ? Il y a un marché, demande en forte croissance (T.Filippi, JM.Peard), demande aussi de produits locaux (G.Lebrun), raison d’éthique (JM.Peard), ça tient la route financièrement (JM.Peard)
- Multiplication des plants : achat de plants en bio ou faire sa propre multiplication ? Les deux peuvent se faire, mais il est conseillé de privilégier les plants achetés qui sont certifiés et sains (T.Filiipi). Il y a des pépiniéristes qui développent une gamme bio (M.Delhommeau).
Auteurs/Intervenants :
Conférence co-organisée par Inter Bio des Pays de la Loire, Initiative Bio Bretagne et Biocentre ; Thierry FILIPPI, La Haie Gourmande - Jean Michel PEARD, Invitation à la Ferme - Cédric GUILLEMOT, Fruit Ride - Michel DELHOMMEAU, Coteaux Nantais - Gilles LEBRUN, ESAT du Bois Jumel.

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