Les bio-intrants : quelle plus-value pour les productions végétales
Au cours de cette conférence du Sival 2019, les intervenants de l’IBMA et l’AFAIA ont présenté le contexte réglementaire respectivement des produits de biocontrôle et des produits stimulants, puis l’action concrète de leurs deux organismes. L’IBMA est une association des fabricants de biocontrôle qui compte 42 membres en France et mène des actions de promotions et de formation (prochain colloque retransmis sur plusieurs lieux en France le 29/01/2019). L’AFAIA est un syndicat de 30 adhérents impliqués sur le marché des biostimulants avec un relais européen (EBIC) qui tente de participer à la définition de la normalisation de ces produits. Quatre projets ont été présentés au cours de cette conférence :
- Présentation d’un projet européen BIOCOMES qui a travaillé sur un certain nombre de couples parasite / végétal dont entre autres une des « sorties » est la mise au point de Tutavir, un virus entomopathogène sur Tuta absoluta sur tomate et d’un antagoniste sur oïdium du blé.
- Présentation du projet européen ASEEDS avec 12 partenaires qui a permis de sélectionner 2 solutions antifongiques sur fusariose et carie du blé (sur 41 produits testés), 2 solutions répulsives corvidés sur maïs (pour remplacer le Thirame en cours d’interdiction d’emploi) et 6 solutions bio-stimulantes encore à valider au champ avec action racinaire, ou action sur vitesse de levée, ou action sur les 2.
- Présentation d’un projet interreg (Bio4Safe) qui démarre sur différentes cultures dans 4 pays européens et qui doit étudier si l’utilisation de biostimulants peut permettre de réduire fertilisation et apports d’eau.
- L’Inra d’Angers a présenté ce qui avait été fait dans le cadre du programme Peps sur tavelure du pommier où il a été trouvé 5 produits biostimulants ou biocontrôle ayant un effet sur le développement de la maladie. Ils ont ensuite travaillé pour comprendre les mécanismes en jeu.
La table ronde qui a suivi a permis aux différents intervenants d’expliquer leur expérience d’utilisation de ces produits dans des stratégies de protection en vigne par exemple, dans les réseaux Dephy-fermes, et le travail d’une jeune start-up commercialisant ce type de produit.
Principaux enseignements :
1- Quand on met les moyens en recherche (Biocomes, Aseeds, PEPs…), on arrive à bien « screener » les produits et faire ressortir les produits ou substances qui présentent un intérêt agronomique. il y a beaucoup de start-up sur ces marchés et nécessité d’effectuer un tri préalable avant de passer dans des essais au champ.
2 - Des réserves sur l’efficacité de ces produits : il a été montré qu’il y a une influence du génotype pour la réaction à un SDP (vu en pomme, mais aussi en melon et salade), de l’environnement (du climat entre autres) au moment de l’application, que les persistances d’action sont variables en fonction de la vitesse de croissance des plantes et de la qualité d’application (forte baisse de l’efficacité quand on passe d’un labo au champ, donc il va falloir soigner les applications).
3- Pour les utiliser, aux dires d’un producteur, « il faut oser » et « commencer à se faire la main » sur de petites surfaces. Le partage d’expérience au sein d’un réseau est important pour se faire accompagner et diminuer la prise de risque.
Pour aller plus loin :
Retrouver les présentations : https://www.vegepolys.eu/vegepolys-symposium/
Retrouver les présentations : https://www.vegepolys.eu/vegepolys-symposium/
Auteurs/Intervenants :
D. Longevialle (IBMA), L. Largant (AFAIA), Jurgen Köhl (Wageningen), J. Foucault (Limagrain Europe), D. Werbrouck (PLRN), M. Gaucher (Inra Angers), + intervenants table ronde