Veille technique

Un des principaux sujets abordés lors de cette conférence du SIVAL 2019 était la lutte contre la tavelure du pommier. Les techniques présentées étant déjà connues (modèle Rimpro, choix de variétés tolérantes..), elles ne seront donc pas développées dans ce compte rendu. Parmi les autres présentations, 2 techniques seront présentées dans ce compte rendu :
- Effet des bandes fleuries vivaces pour améliorer le contrôle des ravageurs dans un verger,
- Test de la quassine, insecticide bio qui pourrait être autorisé prochainement par l’Efsa, contre certains ravageurs en vergers.

Principaux enseignements

Cet exposé a été réalisé par le centre wallon de recherche agronomique. Les bfv en inter-rang ont pour objectif d’augmenter la complexité de l’écosystème du verger en devenant attrayantes pour les prédateurs, les parasitoïdes et les pollinisateurs.

Sur des essais pluri annuels il a été démontré qu’une bfv de 60 cm de large environ sur la longueur du rang a un effet sur 6 ou 7 m de large dans le verger : une bfv peut donc être implanté entre chaque rang de pommier (optimum) ou tous les 2 -3 rangs. Cette implantation être réalisée au début du printemps ou en fin d’été.
Au niveau du choix des espèces, l’objectif est de privilégier la multiplicité avec 20 à 30 espèces différentes (mono + dicot).

• Des essais en Suisse ont montré que 30 espèces en bfv avaient permis de réduire les populations de pucerons cendrés en dessous du seuil de nuisibilité.
• Des essais en France sur pomme à cidre ont montré que les bfv avaient augmenté de 60 % le nombre de coccinelles et larves de syrphes.

Les essais ont également laissé apparaître des limites : attractivité aux rongeurs, concurrence avec les arbres, augmentation du risque de gel.

  

La quassine est extraite d’une plante tropicale Quassia amara. Elle est utilisée comme arôme alimentaire, mais elle a aussi une action insecticide et répulsive. Cette substance peut être autoproduite (recette à base de copeaux de bois), mais la concentration n’est pas garantie.

Quelques résultats :

Des essais de la Morinière contre l’hoplocampe du pommier ont montré que les produits à base de quassine obtenaient de meilleurs résultats que la référence Succes 4.Quelle que soit la pression, ils permettent de limiter le pourcentage de fruits touchés à environ 5 %. 2 applications en fin de floraison à une dose de 300 g de quassine par hectare. Des tests de laboratoire ont montré une efficacité sur jeunes larves. L’efficacité sur adulte n’a pas été démontrée, peut-être un effet répulsif ?
Un article de ‘L’arboriculture fruitière’ fait état d’utilisation de la quassine contre hoplocampe du prunier, puceron lanigère et cécidomye de l’abricotier.

Quelques limites :
Cette substance n’est pas encore autorisée par l’Efsa.

Auteurs/Intervenants : Organisé par le pôle bio de la Chambre d’Agriculture Pays de la Loire / Benjamin GANDUBERT - Station d'Etudes et d'Expérimentations Fruitières de La Morinière ; Laurent JAMAR - Centre Wallon de Recherches Agronomique ; Frédéric BERNARD - IFO ; Jean-René GOURDON - DALIVAL.

Pour aller plus loin, retrouver la présentation :