Aubergine Conduite HS froid

Adapter les apports en eau à l'aide de sondes tensiométriques

L’optimisation des apports d’eau et de fertilisants pour les cultures hors sol est un des enjeux environnemental et économique de demain. Des diminutions d’apports d’eau ont pu être obtenues en production de fraise hors-sol, quelles adaptations possibles en production d’aubergines ?

Dans le cadre du projet Optifraise, financé par le FEDER et la Région Nouvelle Aquitaine, a été montré qu’il était possible de réduire de 30% les apports en eau pour une culture de fraise hors-sol. Fort de ces résultats, et à la demande de nos producteurs d’aubergines, un essai de pilotage de l’irrigation de l’aubergine avec, comme pour la fraise, des sondes tensiométriques a été démarré en 2018 sur le site de Sainte-Livrade sur Lot.

L’essai a été mis en place sur une culture hors sol sous chapelle plastique en s’appuyant sur les acquis d’Optifraise. Quatre cent mètres carrés de culture permettent de réaliser un comparatif entre une pratique dite « producteur » (irrigations cycliques + solarimètre ajustées en fonction des volumes drainés) et un pilotage des irrigations en zone de « confort hydrique » à l’aide de sonde tensiométriques Irrometer® connectées à l’ordinateur de fertilisation. Pour chacune des deux conduites, un suivi des quantités d’eau apportées et drainées, de l’évolution de l’humidité des pains, des conductivités au drainage, du développement des plantes ainsi que de leur production a été réalisé.
La campagne d’expérimentation vient tout juste de s’achever et nous sommes encore en train de dépouiller les résultats, mais ils sont très encourageants !
En effet, en fin d’essai, une légère amélioration du rendement avec 8% de rendement net en plus soit 1.6 kg/m² est obtenue dans la conduite avec sonde par rapport à la conduite « producteur ». Les apports d’eau sont aussi mieux ajustés aux besoins des plantes. Par exemple, les jours sombres ou pluvieux (cf : graphique), les apports commandés par le cyclique peuvent entraîner des drainages importants s’il n’y a pas d’intervention manuelle pour les limiter, avec les sondes l’ajustement est automatique. Ces mêmes journées, un décalage important du premier apport d’eau est également observé. Avec ces outils, les sur-irrigations sont réduites ce qui favorise l’aération du pain et du système racinaire et pourrait permettre de limiter les marquages de fruits en post récolte sur ces périodes.
Le travail n’est pas terminé et des optimisations sont encore nécessaires notamment pour limiter les hétérogénéités observées au niveau de la teneur en eau des pains. Les seuils de déclenchement des sondes et les durées d’irrigations devront être améliorés mais nous n’en sommes qu’au début et ces paramètres seront optimisés lors de la campagne d’expérimentation 2018-2019.

Comparaison de l'évolution des besoins en eau lors des journées chaudes et froides

L'évolution du potentiel hydrique dans les sacs pour la conduite témoin (en rouge) et la conduite avec sonde (en bleu). Deux journées aux conditions climatiques contrastées sont figurées. Pour les deux conduites, les arrosages sont figurés par des flèches.

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